Login

Salon du végétal Une journée de mobilisation pour les fleurs coupées

Pour la fleur coupée française, le chemin du renouveau est encore long, mais des perspectives s’ouvrent selon deux schémas, production conventionnelle pour la distribution ou production de fleurs de saison vendues localement.

À Angers le 11 septembre, la journée organisée par le Salon du végétal et Valhor, avec l’appui d’Excellence végétale, a permis de dresser un état des lieux de la situation de la filière et d’en définir de nouvelles perspectives.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Relancer la production de fleurs et feuillages coupés français en faisant mieux connaître aux professionnels l’éventail des ressources proposées par les organisations de la filière et créer du lien pour générer des synergies, tels étaient les objectifs de la journée dédiée à la fleur coupée française, organisée conjointement par le Salon du végétal et l’interprofession Valhor, avec l’appui d’Excellence végétale, le 11 septembre dernier.

Pour Catherine Muller, présidente de Valhor, cette journée de partage et de réflexion témoigne de l’engagement collectif des organisations professionnelles à soutenir les efforts de cette filière. Marie Levaux, présidente de Verdir, a confirmé le besoin de remettre en route la machine de production, en garantissant à chaque producteur un accompagnement et un accès au marché.

La journée s’est organisée autour d’un forum de présentation des ressources à la disposition des professionnels, d’un temps d’échanges avec chacun des organismes présents, d’une présentation de l’évolution de la charte Qualité fleurs, puis d’un parcours guidé et d’un partage d’expérience avec les acteurs de la fleur coupée présents au salon.

Deux modèles de production qui émergent

Le chemin d’une renaissance est encore long, tant les enjeux qui pèsent sur la filière sont nombreux. Farrell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes, rappelle que la réalité du marché ne permet pas de ne travailler qu’avec de la fleur coupée française, qui ne couvre aujourd’hui que 16 % des besoins des fleuristes.

Max Bauer, président du syndicat Uniphor, évoque la concurrence étrangère, les contraintes techniques, notamment phytosanitaires, et considère que les aides ne sont pas suffisamment au rendez-vous. Cela se traduit par la disparition régulière d’entreprises et la rareté des nouveaux projets d’installation. Il partage la nécessité d’une mobilisation des organisations professionnelles pour répondre aux difficultés des producteurs et relancer la production.

Les centres de formation et l’étude réalisée en 2023 confirment l’émergence d’un nouveau profil de candidat(e)s à l’installation en production de fleurs coupées : personnes en reconversion professionnelle, jeunes en recherche de diversification.
Cette évolution confirme l’émergence de deux modèles de production :
- « conventionnelle » de fleurs et feuillages destinés à la distribution ;
- fleurs et feuillages de saison, souvent conformes au cahier des charges de l’agriculture biologique, destinés à un marché local.

L’accompagnement à mettre en place doit s’adapter aux problématiques de ces différents profils, et veiller à ce que les projets s’inscrivent dans une logique de réponse aux attentes du marché et de viabilité économique.

S’il est indéniable que la filière n’a aujourd’hui pas les gammes, les volumes et la saisonnalité exigés par le marché, la structuration du secteur est la seule option à même de redresser la barre. Excellence végétale dresse deux voies pour l’avenir :
- l’organisation économique dans le cadre de groupements de producteurs ;
- l’engagement dans des schémas de certification mettant en avant l’origine, la qualité et les bonnes pratiques environnementales. Outre qu’elles constituent de plus en plus une condition d’accès au marché, ces certifications contribuent à structurer les entreprises qui s’y engagent et à améliorer leur performance.

Les organisateurs sont convaincus que la mobilisation et le maillage renforcé de l’ensemble des ressources professionnelles et interprofessionnelles peuvent contribuer à une nouvelle dynamique de filière.

En conclusion, Michel Nicou, président d’Excellence végétale, a encouragé les jeunes à s’installer, en s’intégrant dans les réseaux professionnels et surtout à ne pas rester seuls.

Pour Sylvie Robert, déléguée générale d’Excellence végétale, un projet de production de fleurs coupées françaises peut être viable, à condition de choisir la bonne stratégie, d’utiliser les bonnes ressources et outils, comme de se faire accompagner.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement